Un acte notarié est parfois l’occasion de rentrer dans l’intimité de nos ancêtres. C’est en tout cas le sentiment que j’ai eu en lisant le testament de Marie Bidau.

Nous sommes le 25 mai 1755, Maître Golar, notaire de la Bastide Clairence, s’est rendu au chevet de Marie dans la maison de Darritchon pour rédiger son testament.

Extrait du testament de Marie Bidau

Comme l’indique le notaire, Marie, habituellement domiciliée dans la maison Barrandeguy dont elle est la maîtresse, « se trouvant en la présente maison à l’occasion de la maladie de Marie de Suzanne sa fille […] qui est morte hier et que le cadavre est encore en la présente maison, est  dans le lit détenue de maladie corporelle« .

Ce testament, à travers une seule phrase, m’a raconté un pan de la vie de ces deux femmes. J’ai pu ressentir le lien qui les unissait. Marie Suzanne, jeune mère d’une enfant d’un an et demi, est tombée malade. Sa mère est venue l’aider pendant cette période, elle l’a accompagnée jusqu’à son décès au détriment de sa propre santé.  Marie est décédée le 25 mai. Le jour même, sa mère, malade, fait venir le notaire pour rédiger son testament. Elle a compris que la maladie de sa fille allait l’emporter elle aussi. Marie Bidau est d’ailleurs décédée 3 jours plus tard.

Nous ne pouvons qu’imaginer les sentiments de nos ancêtres face à la maladie. Mais quelle résignation dans ces quelques mots.

Il ne semble pas y avoir eu d’épidémie à la Bastide-Clairence en cette année 1755. Je ne saurais jamais quelle maladie a emporté Marie et sa mère. 

Sources :
Testament de Marie Bidau 1755 (Archives des Pyrénées-Atlantiques, 3E2880, Me Golar, La Bastide-Clairence)
Décès de Marie Suzanne et Marie Bidau 1755 (Archives des Pyrénées-Atlantiques, BMS La Bastide-Clairence, GG10)
Famille de Jean Suzanne et Marie Bidau