Geronimo Etchart, je vous l’ai déjà présenté ici. Petit basque né dans le village de Sumberraute, orphelin de père à l’âge de 5 ans, il émigre à 13 ans en Argentine. Lorsqu’il se déclare au consulat de Buenos-Aires, il est fabricant de tabac. Je connaissais sa famille grâce à la déclaration de succession faite en France par sa femme Louise Piccalugga lors d’un voyage dans la famille de son mari. Je n’avais pas trouvé dans les registres paroissiaux numérisés par Familysearch son acte de mariage, ni d’ailleurs les actes de naissance de ses neuf enfants malgré une localisation très précise de la famille à Buenos-Aires. Au hasard de recherches dans les nouveaux fonds disponibles sur le site Familysearch pour Buenos-Aires, j’ai découvert son jugement de succession que j’ai parcouru avec l’impression d’avoir découvert un trésor.
Les actes de toute la famille
Ce dossier de succession de plus de 50 pages contient tous les actes nécessaires à l’établissement de la succession. On y trouve, en particulier, une copie des actes de baptême de tous ses enfants, de son acte de mariage ainsi que de son acte de décès.
Tous ces actes ont été passés à la Cathédrale Metropolitana dont les registres paroissiaux sont introuvables sur Familysearch. D’après mes recherches, les archives de cette paroisse semblent avoir été détruites dans un incendie.
Le reste des documents m’a permis de déterminer l’étendue de sa fortune aussi bien professionnelle que personnelle
L’inventaire des biens professionnels
La maison de commerce de Géronimo est installé Rue Florida, une des rues les plus commerçantes de Buenos-Aires. L’inventaire des biens présents au moment du décès de Géronimo, inclus dans le dossier, note un nombre important de paquets de cigarettes, de paquets de cigares. Un atelier attenant permettait de fabriquer des cigarettes. Géronimo avait d’ailleurs créé sa propre marque de cigarettes la sin Nombre. Dans la même rue, le café Geronimo Etchart propose un grand choix de boissons et lui permet de vendre une partie de ses cigarettes. Une succursale existe aussi à la Plata.
Des cigares
De l’alcool
L’inventaire des biens personnels
En dehors de ses commerces, Géronimo possède une maison et des terres dans la ville de San Martin, un grand terrain à la Bocca près du port de Buenos Aires avec 34 maisons en bois ainsi que des terres dans la ville Villa Catalina. Terrains sur lesquels, comme tout basque qui se respecte, on trouve des pommiers. On trouve aussi quelques pieds de vignes.
Il loue, pour sa famille, une maison rue Chacabucco à quelques pas de son café. Cette maison est meublée avec du mobilier de qualité : tentures de soie, meubles en acajou, sofas, canapés et même un piano Holstein. Sa maison de San Martin est meublée de la même façon. Nous sommes très loin de l’inventaire que son frère Arnaud, resté en France, fera de son mobilier pour le partager entre ses enfants. La vie que s’est construite Geronimo de l’autre côté de l’Atlantique semble avoir été un modèle de réussite.
La vie de Geronimo s’est terminé prématurément le 28 juillet 1890 à l’âge de 49 ans. D’après son acte de décès, il est mort d’un cancer de l’œsophage que nous considérerions probablement, à notre époque, comme une maladie professionnelle.
A noter : Les derniers instants de Geronimo ont coïncidé avec un épisode sanglant de la vie de Buenos-Aires. Du 26 au 29 juillet 1890, s’est déroulée, dans le centre de la ville, la révolution du Parc.
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