J’ai pris l’habitude lorsque j’étudie une famille de rechercher systématiquement les naissances, mariages et décès de tous les enfants. Cela complique les recherches mais offre ainsi une vue d’ensemble de la famille et de son évolution dans le temps. Et puis, en publiant mon arbre avec ces informations, ce sont autant de petits cailloux que je laisse sur la toile. Et ces petits cailloux m’offrent parfois de belles rencontres. C’est ainsi que j’ai pu rencontrer Arnaud Etchart arrière-arrière-arrière grand-père de mes enfants par l’intermédiaire d’un de ses descendants d’une autre branche que la mienne…
Mais laissez moi d’abord vous présenter Arnaud : il est né en 1832 à Luxe -Sumberraute (4ème ou 5ème enfant d’une fratrie de 13 enfants suivant les sources…). En 1846, il perd son père ainsi que ses deux plus jeunes sœurs. En 1862, il se marie avec Marie Catherine Olheguy, héritière de la maison Bibal de Béguios, où il s’installe avec sa belle-famille suivant les conditions établies dans son contrat de mariage. Trois enfants naissent dans la maison Bibal. Puis le couple, peut-être en quête de plus de richesses, décide de quitter la maison et réclame la dot d’Arnaud. Elle leur servira à acheter leurs billets pour l’Argentine, l’Eldorado des basques.
Et puis le 25 novembre 1868, c’est le départ, le couple s’embarque pour Buenos-Aires avec ses enfants au départ de Bordeaux sur le navire Estramadure, un vapeur de la compagnie des Messageries Impériales. 216 passagers embarquent pour un voyage qui durera un peu plus d’un mois (les navires du même type que l’Estramadure mettent trois mois pour faire l’aller-retour). Le bateau fera six escales avant d’atteindre Buenos-Aires : Lisbonne, Dakar, Pernambuco, Bahia, Rio de Janeiro et Montevideo. Ce n’est pas le premier voyage d’Arnaud en Argentine, plusieurs de ses frères s’y sont déjà installés, il a eu l’occasion de s’y rendre avant son mariage. Cette fois, il part avec toute sa famille probablement avec l’intention de s’y installer. Une petite Marie naîtra au mois de mai, peu de temps après la traversée. Elle sera baptisée dans la paroisse de Belgrano.
Mais la famille ne reste pas longtemps en Argentine. D’après les récits de Marie, la fille aînée d’Arnaud, sa mère avait du mal à supporter l’isolement de leur maison en Argentine. Dès juin 1870, ils s’installent à Béguios dans la maison Alçunart dont ils deviendront propriétaires. Six autres enfants naîtront dans cette maison. Veuf en 1899, Arnaud vivra jusqu’en 1924 jusqu’à l’âge très honorable de 91 ans entouré de sa fille Mayoun, héritière de la maison et de ses petits-enfants.
C’est d’ailleurs grâce à une photo prise lors du mariage de son petit-fils Cadet Biscay que j’ai eu l’occasion de découvrir le visage d’Arnaud. Cette photo m’a été transmise par mon cousin Arnaud qui m’a contactée grâce à ces fameux petits cailloux laissés sur le net. Héritier de la maison Alçunart, il a conservé les photos et la mémoire familiale de cet arrière arrière grand-père facétieux qui grimpait encore dans les cerisiers à 91 ans.
Voici donc Arnaud, jeune nonagénaire, en 1924, accompagné de sa fille aînée Marie et des enfants de Marie, avec au centre le jeune marié Cadet Biscay.
Sources
- La famille d’Arnaud Etchart
- Etat-civil, Liasses notariales – Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
- Etats nominatifs des passagers embarqués à Bordeaux (Messageries impériales)
Départs : 25 novembre 1868 – 8M267/35 – Archives départementales de la Gironde- Argentina, Capital Federal, registros parroquiales, 1737-1977, » database with images, FamilySearch, Ciudad de Buenos Aires > Inmaculada Concepción > Bautismos 1859-1870
- Les Messageries Impériales
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